mercredi 28 décembre 2011

La pièce du mois (décembre 2011) : une LAC avec timbre ambulant

Voici une LAC de Limoges à destination de Madrid. William GUERIN, faïencier et homme d'affaires reconnu de son époque, remet une offre à un banquier de Madrid.



  • au verso :
    • timbres-poste : paire verticale, 20 centimes type II, report 3, positions 6 et 11, bleu foncé (Y&T n°45Ca, Cérès n°45i).  La valeur de 40 centimes correspond au tarif postal en usage à partir du 1er septembre 1871 pour une lettre de moins de 10 g (hors zone frontalière).
    • timbres oblitérant : grilles de points, un marquage PP peut être deviné, celui-ci devrait être en lettres bâtons, pour Périgueux vers Paris
    • timbre ambulant : dit type 1, timbre de service de nuit, de Périgueux à Paris avec dateur du 21 mars 1871, brigade B




  • au recto : un timbre rouge double cercle avec dateur du 24 mars 1871, de 20 mm, marqué "MADRID" et "(1)", je n'ai pas encore d'information sur ce timbre.






Quel a été le voyage de cette lettre ?
  • La lettre a vraisemblablement été postée à Limoges ; le timbre de ligne n'indique pas en effet la station  de prise en charge de la lettre, mais le départ et l'arrivée.
  • Un ambulant est un bureau de poste mobile. Contrairement aux convoyeurs, le personnel de la brigade contrôle l'affranchissement et oblitère le timbre-poste. entre 1853 et 1876, le timbre oblitérant est le losange de points avec lettres bâtons.
  • la ligne ferroviaire de prise en charge est donc celle de Périgueux à Paris ; mais arrivée à destination, comment a-t-elle poursuivie sa route ? Probablement Paris - Irun, ligne finalisée en 1864 (Bayonne - Irun), c'est d'ailleurs la seule ligne ferroviaire ouverte entre la France et l'Espagne à cette époque.

dimanche 25 décembre 2011

Premier essai officiel (bis)

Après l'essai mis en vente par la maison Behr récemment (premier essai officiel), voilà présentée aux enchères par la maison Boule, une autre pièce exceptionnelle.

pièce n° 82 de la vente sur offres n° 101 de la maison Boule (www.boule-philatelie.fr)
Les 2 essais sont très différents :
  • les lettres et croix aux coins,
  • les croix aux angles,
  • les grecques,
  • la taille des lettres, cela est particulièrement visible aux bas des vignettes,
  • l'épi,
  • la grappe de raisin,
  • les sourcils et l'oeil,
  • les mèches de cheveux
L'exemplaire de droite ressemble particulièrement à la version du premier timbre-poste gravé par Dambourgez. Cet essai aurait il été créé pour comparer le premier essai présenté par Augé-Delille et refusé par l'administration et un essai ultérieur pour tenir compte des remarques de cette même administration ?

A priori, cette pièce n'a pas trouvé preneur, elle était présentée à la vente à 7500 €.

samedi 24 décembre 2011

La pièce du mois (novembre 2011) : une lettre avec un timbre des courriers convoyeurs

Cette LAC de négoce est datée du 5 mai 1871, de R. Dalmais de Voiron à M. Chalin Jeune de Grenoble, place St André.


Le timbre oblitérant aurait du être le losange de points GC


  • recto :
    • timbre-poste : 20 c type III (de Yon), report 2 (cadre renforcé), position 11, tarif en vigueur jusqu'au 1er septembre 1871 (1er échelon, moins de 10 g),
    • timbre oblitérant : timbre du type 17 (2 cercles avec indication de levée), de Grenoble (37) en date du 5 mai 1871, 3ème levée,
    • timbre convoyeur de station avec cercle extérieur ondulé, de Voiron (37), ligne Lyon à Grenoble (L GR), numéro de départ du train 2°,




  • verso : 
    •  timbre du type 17 (2 cercles avec indication de levée), de Grenoble (37) en date du 5 mai 1871, 3ème levée.
Rappelons brièvement qu'un convoyeur levait les boîtes installées en gare ou pouvait recevoir directement du courrier lors des arrêts en gare. Il apposait son cachet avec le nom de la gare, pour en indiquer la prise en charge, mais n'oblitérait pas le timbre-poste (du moins jusqu'en 1876). Le courrier était trié et regroupé en sacs par bureau de poste de destination. C'est le personnel du bureau de poste qui vérifiait l'affranchissement, l'oblitérait et apposait le timbre de réception au verso. Comme d'usage à l'époque le timbre oblitérant aurait du être ici le losange de points grands chiffres.

dimanche 27 novembre 2011

Une variété du 30 centimes ?

Malgré le défaut au coin nord-ouest, ce qui m'a attiré dans ce timbre poste, lors d'une vente sur enchères sur le net, c'est cette petite tâche  sur les lignes circulaires face à la bouche de Cérès:




Mais en le regardant le plus près, un certain nombre d'autres "défauts" sont visibles :
  • le lettrage : les plus déformées sont celles du haut, avec un presque F à la place du E, un N et C coupés. 
  • le briquettage : une rupture du cadre est visible en sud-est, au nord les lignes ont débordées
  • des "tâches" apparaissent, dans le cadre extérieur, dans le cadre intérieur,
  • une perle s'efface en nord-est.

Sans s'attarder sur la dite variété "jambe droite du R" déjà débattue ici, les variétés reconnues par Yvert sont les "FRANE" Y&T 47g et celle du nez allongé Y&T 47h. Brown en liste quelques autres dont le "3 gauche défectueux", mais rien sur mon exemplaire "tâche devant la bouche".
Cette variété provient de l'utilisation trop importante de la pierre d'impression et de l'étalement de l'encre en résultant.

dimanche 20 novembre 2011

Comment reconnaître les Cérès ? Episode 2 - l'émission du Siège

Dans le 1er épisode de cette saga "Comment reconnaître les Cérès?", j'avais essayé de comparer les Cérès de 1849 et ceux de Bordeaux, en prenant d'ailleurs les réimpressions de 1862 comme exemples imagés , celles-ci étant d'impression plus soignée que leurs modèles (en tout cas sur les exemplaires que je possède).
Maintenant voyons ce qu'il en est d'une autre possibilité de confusion : l'émission du Siège.

De gauche à droite, la réimpression Granet, l'émission du Siège, un essai du report II du 10 centimes de l'émission de Bordeaux (Y&T n°43B)  et le report I de la même émission (Y&T n°43A)
L'émission du Siège est composée de 3 valeurs : les 10, 20 et 40 centimes respectivement bistre-jaune, bleu et orange. Hulot s'est servi des planches des Cérès de 1849. Les différences entre les "Bordeaux" et les "Siéges" seront donc identiques avec celles de la première émission de France. Les différences complémentaires se porteront sur la dentelure évidemment, sans doute sur les nuances et les papiers.

De gauche à droite, l'émission du Siège (Y&T n°36), l'essai du 43B et la réimpression Granet de l'émission du Siège.
M. Félix Granet eut la bonne idée en 1887 de faire réimprimer les 10 et 20 centimes de cette série, non dentelée. Là encore, l'administration postale s'est servi des modèles primitifs de 1849. Le papier est par contre vraiment différent.

Cette image présente quelques différences de dessin :
  • le briquetage, composé d'ondes régulières et de points pour les Cérès typographiées, et de traits courbes irréguliers pour les Cérès lithographiées
  • les sourcils,
  • les fleurs dans les cheveux,
  • la taille des lettres plus resserrées chez le Bordeaux
  • l'ombre de la joue et du cou composé de lignes pour le Bordeaux et de points pour le Parisien.

En haut de gauche à droite :
  • Bordeaux Y&T n°44B, type I, report 2, position 7
  • émission du Siège Y&T n°37,
  • Bordeaux Y&T n°45B, type II, report 2
  • Bordeaux Y&T n°46A, type III, report 1, position 1
En bas de gauche à droite :
  • Bordeaux Y&T n°45A, type II, report 1, position 4
  • réédition de 1887 dit de Granet de l'émission du Siège
  • Faux de Marseille
  • Bordeaux, essai Y&T n°46B, type III, report 2, position 8

La position est identique à celle précédente:
  • le briquetage de l'émission du Siège est régulier, arrondi et semé de points, celui du type I est plus serré, les points sont grossiers ; celui des type II et III, sont moins arrondis, les points sont remplacés par des traits positionnés de manière plus ou moins régulière ; difficile de décrire le briquetage du faux de Marseille
  • les yeux sont finement dessinés sur les Cérès du Siège, les ombres sont composées de points, comme sur le type I ; les types II et III présentent des ombres composées de traits,
  • les ombres du cou sont composées de points sur le type I et l'émission du Siège, de traits sur les types II et III.



Ce sont quelques exemples permettant de différencier les émissions ; l'aspect général permet aisément de faire la différence entre timbre typographié et timbre lithographié, généralement plus empâté, plus lourd, de dessin moins précis, plus irrégulier.

lundi 14 novembre 2011

Tableau de conversion des numéros Cérès et Yvert partie 3


Je n'ai pas trouvé de référence spécifique quant aux états des 40 et 80 centimes.
Je n'ai pas reporté, comme précédemment, ni les variétés, ni celles supposées comme le 30 centimes avec le R touchant le cadre.

dimanche 13 novembre 2011

Tableau de conversion des numéros Cérès et Yvert partie 2

Je ne mets pas dans ces tableaux les variétés, mais uniquement les teintes de couleur. J'ai quelques difficultés à croiser certaines données, notamment sur le 5 centimes. 

  • le vert-sauge serait un vert-gris et affecterait les 2 premiers états du second report,
  • le vert sur bleuté serait un vert émeraude et se retrouverait dans les premiers et troisième état,
  • H. Lorne parle d'un bleu terne verdâtre dans le report 1 du 44,
  • les nuances semblent être particulièrement nombreuses pour les 2 reports du 10 centimes.



dimanche 6 novembre 2011

Tableau de conversion des numéros Cérès et Yvert partie 1

Je n'ai pas vu de tableau complet compilant les numérotations des catalogues Yvert & Tellier et Cérès. Il en existe évidemment sur les numéros des timbres-postes, sur les reports mais je n'en connais pas incluant les états  ni les couleurs. Voici donc un petit travail personnel en cours d'élaboration.


      

lundi 31 octobre 2011

Comment reconnaître les Cérès ? Episode 1 - les Cérès de 1849

Depuis que j'ai orienté ma collection vers cette émission particulière, j'ai vu sur EBay ou Delcampe des vignettes proposées comme Bordeaux et qui ne l'étaient pas, je pense plus par méconnaissance que par mauvaise intention. J'ai vu également sur des forums de discussions quelques questions à ce sujet.
Les vignettes de Bordeaux peuvent se confondre avec d'autres émissions telles que les Cérès de 1849, les Cérès du Siège, les Cérès des colonies. Je m'intéresse dans ce billet uniquement à la première émission de France. Quels sont les vignettes  de cette émission de 1849 qui peuvent porter à confusion ?
  • 10 centimes bistre,
  • 
    à droite Cérès 2nde République, Y&T n°1b bistre-verdâtre, oblitération grille
    à gauche Cérès réimpression de 1862, Y&T 1f, bistre terne
  • 20 centimes bleu,
    de droite à gauche :
    Cérès 2nde République, Y&T 3, noir sur jaune, oblitération grille
    Cérès 2nde République, non émis, Y&T 8a, bleu foncé
    Cérès réimpression de 1862, Y&T 3f, noir sur chamois,
    Cérès réimpression de 1862, Y&T 8f, bleu
  • 40 centimes orange,
à droite : Cérès 2nde République, Y&T 5a, orange vif, oblitération grille sans fin
à gauche : réimpression de 1862, Y&T 5g, orange

Listons les éléments différenciants évidents :


ombre sous l'oeil, la narine et l'oeil

à gauche un 46B, au centre au 8f, à droite un 44B
Les ombres du Cérès de 1849 sont formées de points, courbes descentes épousant celle de la narine ou contournant l'oeil. Les ombres des Cérès de Bordeaux sont formées de points, de traits voire de lignes rectilignes droites ou remontantes
Le dessin de la narine est en points pour le Cérès typographié de 1849, d'un trait plus grossier pour les Bordeaux.
Les dessins de l'oeil, de la pupille, de la paupière sont plus fins et plus détaillées dans le Cérès d'origine. 
    


    

briquetage, épis et perles

à gauche un 44B, au centre le 8f, à droite le 46B
Le briquetage du Cérès de 1849 est formé de lignes ondulées parsemées de points à intervalles réguliers, le 44 devait être dessiné identiquement mais le rendu fût trop difficile en lithographie. Les autres timbres-postes de la série de Bordeaux ont moins de lignes de briquetage que les précédents, et ce ne sont plus des points mais des tirets qui coupent les briques (66 lignes pour les Cérès de 1849, 54 pour le Bordeaux type I de Dambourgez et 51 pour ceux de Yon).
La couronne d'épi est également moins fine et moins proéminente sur les Bordeaux.
Le nombre de perles est équivalent mais la taille est moindre dans la série provisoire. 






grappe, grecque, croix florale, cheveux et ombres du cou :
les grecques et croix florales de gauches sont issues d'un Cérès 1f et d'un 43B, les grappes d'un 8f et d'un 46B
Le nombre de lacets de la grecque n'est pas le même et les feuilles de la croix sont plus rondes.
Ces dames ne fréquentent pas les mêmes salons de coiffure, les mèches sont très différentes.
La grappe de raisin est moins charnue, comble pour un Bordeaux.
L'ombre du cou est formées de courbes de points épousant le visage de la Cérès de 1849; l'ombre est plus rectiligne pour les Bordeaux.

taille et lettrage


Les légendes sont identiques, mais la régularité du tracé diffère.
en haut le Cérès 8f, au milieu le 44 et en bas le 46B.
Serrane affirme que l'intervalle entre le B et le F est moins important dans le Bordeaux que dans son ancêtre de 1849, cela n'est pas flagrant.

La pièce du mois (octobre 2011) : une enveloppe chargée

Jolie enveloppe multicolore présentant 2 "Bordeaux" différents complétant un affranchissement de Cérès de 1871 :



Commençons par visualiser les timbres-poste :

  1. Un Bordeaux 40 centimes, orange vif (Y&T n°48a), 1er état (l'ombre sous l'oeil est formée de traits), case 15,
  2. Deux Bordeaux 80 centimes, rose (Y&T n° 49), je pense que ce sont les cases 2 et 7, je suis par contre incapable de déterminer de quel état il s'agit,
  3. Deux exemplaires du 1er état du Cérès de 1871 (Y&T n°60A).

jolie combinaison de couleurs vives, mais les timbres-postes sont en médiocre état.

A partir du 1er juin 1870, le coût de la charge est payée en timbres postaux et au 1er septembre 1871, le taux est de 20 centimes par tranche de 100 Francs auquel on ajoute la taxe de la charge qui est de 50 centimes soit un total de 2,10 F pour la valeur déclarée. Est ajoutée la valeur normale d'affranchissement qui est de 40 centimes pour une lettre entre 10 et 20 grammes (2ème échelon entre 2 villes) ce qui donne un affranchissement total de 2,50 F.
Le verso porte 5 cachets de cire présentant une empreinte carré et des inscriptions malheureusement indéchiffrables.


Visualisons maintenant les timbres :

  1. le timbre oblitérant utilisé est le classique losange de points avec des grands chiffres GC932 de Châteaulin, Finistère (28)
  2. le timbre au recto ressemble à un type 17, double cercle dont l'indication de levée et l'année ne sont plus visibles, daté du 8 septembre,
  3. au verso on peut voir :
    1. un timbre ambulant du type 1 de nuit, double cercle avec indication du trajet de Quimper à Nantes daté du 9 septembre,
    2. un timbre ambulant du type 1 de nuit, double cercle avec indication du trajet de Nantes à Paris, daté du 9 septembre,
    3. un timbre ambulant du type 1 de jour, cercle extérieur et dateur hexagonal, de Paris à ?, daté du 10 septembre,
    4. un timbre du type 17, double cercle, dont la date n'est plus visible, de Toulon-sur-Mer dans le Var (78).

4


La lettre était recommandée ; de ce fait, on y voit :

  1. la griffe "chargée" accompagnée de la valeur déclarée de 725 francs,
  2. un timbre au verso présentant :
    1. le code indicatif du représenté par le chiffre du bureau 932,
    2. le poids de la lettre,
    3. les indications des cachets de cire : 5 cachets de couleur orange, l'empreinte est indéchiffrable


dimanche 30 octobre 2011

La pièce du mois (septembre 2011) : une lettre pour Paris

voici une lettre (LAC) de correspondance privée, de Nantes à Paris de février 1871 :


S'agit il de la rue Sainte Apolline ?


L'affranchissement est composé d'un timbre-poste de Bordeaux 20 centimes, type III, report 1, bleu-pâle, Y&T 46Aa (l'emplacement probable dans le bloc-report est la case 5, je ne mettrai pas ma main à couper).
Oblitération :
  • au recto : cachet à date type 17 de Nantes (42) du 11 février 1871 (6ème levée), losange GC 2602
  • au verso : cachet à date type 17 de Paris du 15 février 1871 (4ème levée)
Le contexte historique est intéressant ; en effet la lettre provient d'un département non occupé pendant le conflit, elle est postée après la capitulation de Paris et avant les prémices de la Commune (voir note historique).


C'est encore une période de blocus postal :

  • Une convention du 28 janvier et un avis (ou une circulaire) du 31 janvier n'autorise le passage que des lettres non cachetées transitant par Versailles,
  • Le transit par Versailles sera supprimé le 14 février.
Je ne sais pas si les lettres transitant par Versailles ont reçu un marquage particulier, aussi ne puis je dire si cette lettre y est passé ouverte ou si elle y a attendu le 14 pour être enfin acheminée sur la capitale.

lundi 3 octobre 2011

la Maison Augé-Delile

Je n'ai que très peu d'informations sur cet imprimeur-lithographe ; elle est évidemment nommée par tous les auteurs spécialisés de cette série. Voici les seules informations que j'ai pu glaner.


AUGÉ-DELILE fils et Cie., imprimeur en lettres et lithographe, 14 cours du Chapeau-Rouge,
Successeur : MARQUET et FAYET


L'imprimerie était à l'époque très encadrée. Le système des brevets institué sous le 1er Empire et modifié sous la Restauration, n'est supprimé que le 10 septembre 1870. On trouve un  Monsieur AUGÉ (André, Némorin), breveté taille-doucier, lithographe :
AUGÉ (André, Némorin).
Naissance : 1er juin 1829. Lieu : Saintes (Charente-Maritime).
Ancienne profession : graveur.
Domicile : fossés du Chapeau-Rouge, 42 (en 1860).
taille-doucier : date du brevet : 5 mars 1860, n° 307.
lithographe : date du brevet : 9 mai 1864, n° 4087.


On peut effectivement supposer au vu de la proximité des lieux et du métier qu'il s'agit de la même personne, ou du moins d'un des 2 associés.
La Maison Augé-Delile a en outre imprimé les billets de la Chambre de Commerce de Bordeaux fin 1870.


je n'ai trouvé aucun livre, aucun autre élément imprimé. 

dimanche 24 juillet 2011

La variété "ligne blanche derrière la tête" du 30 centimes


La ligne blanche derrière la tête du 30 centimes est-elle caractéristique d’un second état ? Cette question m'est venue alors que je recherchais des exemplaires de bonne présentation pour reconstituer un bloc-report. Sur les sites classiques de ventes aux enchères, un exemplaire avec ligne blanche derrière la tête était présenté comme une variété. En cherchant sur les catalogues des grandes maisons de commerce philatélique, je mes suis aperçu que de temps à autres apparaissaient des exemplaires de ce timbre-poste avec cette caractéritique, ce qui entraînait une plus value. Je me souviens néanmoins que la dite variété "R touchant le cadre" n'est autre qu'une des caractéristiques de la case 2 du bloc-report, ce qui ne rend pas celle-ci plus rare que n'importe quel autre exemplaire de la valeur.

Quelles sont les possibilités ?
  1. est-ce un autre report ?
  2. est-ce un autre état dans lequel on aurait corrigé ce défaut, par retouche sur la pierre de report ?
  3. est une variété obtenue par retouche sur la pierre d'impression ?

  • Essai en bloc : La ligne blanche serait visible sur les timbres-poste des cases 6, 7 et 8 selon Brown [2], essayons de vérifier cela sur les blocs. Sur l'exemplaire ci-dessous, qui est le seul que j'ai trouvé, les lignes blanches derrière la tête apparaissent sur beaucoup plus de cases ; elles sont inexistantes ou très incomplêtes sur les timbres-postes des cases 1, 4, 5, 9, 10 et 15 ; elle est la plus marquée à la case 7.

Essai du bloc-report signé Delebecque, VsO n°522 Roumet (http://www.roumet.fr/)

  • Essais isolés : je n'ai pas trouvé d'exemplaire avec une ligne blanche nette.
  • Blocs :

bloc de 15, Vs0 n°522 Roumet (http://www.roumet.fr/

  • D'abord, vérifions les vignettes. Ce bloc commence par la case 11 au nord-ouest pour finir au sud est avec la case 10. La vignette possédant la ligne blanche la plus visible est donc bien celle de la case 7. Elle apparaît néanmoins partiellement à d'autres emplacements. Ce bloc n'est pas d'impression fine et les lignes blanches ne seront pas très marquées.
  • exemplaires isolés comportant une ligne blanche : J'ai repris quelques catalogues, fouillés les ventes aux enchères pour déterminer quels sont les cases ou les caractéristiques des timbres-postes montrant une ligne blanche nette. Les résultats statistiques sont les suivants :
Bizarre, bizarre, je ne retrouve pas ce qu'annonçait Brown ! On retrouve des positions qui dans l'essai ne présentent pas du tout de ligne blanche comme les cases 1, 10 et 15 notamment
En réalité ce n'est guère étonnant, il y a eu des retouches là où cela était nécessaire !

  • exemples de variation de coupe de cheveux pour la case 15 :
    
    La case 15 du bloc se caractérise principalement par la lettre R attaquée par 2 points de couleur, une perle touchant le cercle au sud de PU, 2 perles se touchant au nord-ouest du C gauche
    1. le timbre-poste de gauche est d'impression usée, les perles et les lettres sont déformées, le briquetage a perdu de sa franchise ; une légère ligne blanche discontinue est visible,
    2. la vignette du milieu est extrait du bloc-essai précédent ; la ligne blanche n'est pas visible,
    3. le timbre-poste de droite est d'impression plus fine ; la ligne blanche est franche et complète.
    
  • Mes conclusions :
    1. est-ce un autre report ? Le 30 centimes est, à mon avis, le plus facile à "plancher" du fait certainement des caractéristiques des pigments utilisés ; je n'ai pas trouvé de timbre-poste, que ce soit dans ma collection ou dans les reproductions de qualité suffisante dans les catalogues de ventes, qui ne puisse être positionné selon les données fournies par Serranne ou Brown, sans découverte de vignette non planchable, pas de nouveau report
    2. est-ce un autre état dans lequel on aurait corrigé ce défaut, par retouche sur la pierre de report ? Sur les 3 millions d'exemplaires imprimés, il y a selon les hypothèses des experts forcément plusieurs états. Je n'ai pas vu d'autres essais en bloc pour comparaison ; en l'absence, difficile de statuer ; les différences des timbres-postes case 15 pourraient signifier qu'ils ne sont pas du même état que l'essai,
    3. est-ce une variété obtenue par retouche sur la pierre d'impression ? On peut tout à fait imaginer que l'utilisation empâtant l'impression, la tête se confonde peu à peu avec le fond de couleur. J'ai vu quelques exemplaires empâtés, ils semblent néanmoins assez rares. On peut facilement imaginer qu’il ait fallu nettoyer la pierre d’impression à l’acide pour lui redonner un peu de « contraste » et que quelques emplacements aient nécessités des retouches particulières. Pour le prouver, il faudrait faire des études statistiques plus poussées que celle que j’ai pu réalisée. Dans ce cas les exemplaires des vignettes case 15 seraient des modification sur pierre d'impression.

La pièce du mois (juillet 2011) : une lettre pour la Suisse

La valeur d'affranchissement des lettres pour certains pays étrangers européens(notamment le Royaume-Uni, la Belgique )  était de 30 centimes.


Voici une lettre malheureusement sans texte ; le papier néanmoins présente un filigrane intéressant :
Camille Olive
Rue de Pascal
Marseille

S'agirait-il du négociant en bois dont le tombeau, situé au cimetière Saint-Pierre, fût édifié par Pascal Coste, architecte du Palais de la Bourse de Marseille, compagnon de voyage de l'orientaliste Eugène Flandin ?

Examinons d'abord le timbre-poste :
Timbre de Bordeaux 30 c, brun, Y&T n°47, case 11, losange de points GC 2240 (Marseille)
Ensuite les timbres :

  • timbre à date du type 17 à 2 cercles avec indication de levée (mis en service en 1868)
  • cachet du port jusqu'à destination
  • 2 cachets Suisse différents, tous les 2 de Genève (réception et distribution ?)
plus de renseignement sur le Y&T n°47 ?

Cette LSC est destinée à Monsieur C. A. Brémond au 7 de la rue Pradier à Genève. Il s'agit vraisemblablement de Baptiste-Antoine Brémond, marchand et fabricant de boîtes et meubles à musique, localisé à la même adresse.

On trouve aisément sur la toile des boîtes ou meubles à musique signés Brémond à Genève. Cet exemple provient d'une  ancienne vente aux enchères (Gautier - Dijon, décembre 2007) encore visible sur le site http://www.interencheres.com.

dimanche 17 juillet 2011

Le 5 centimes report 2 (Y&T n°42B) : les 4 états

Il est aujourd'hui admis qu'il y a 4 états distincts du report 2 du 5 centimes. Il n'en a pas été toujours le cas ; on peut encore trouver dans la littérature d'avant 1980 3 états.

les 4 états du report 2 du 5 centimes :
- 1er état, vert émeraude (Y&T n°42Bi, Cérès n°42e), case 9, cachet ambulant (losange de points N? 1°)
- 2ème état, vert-jaune (Y&T n°42B, Cérès n°42g), case ?
- 3ème état, vert-jaune (Y&T n°42B, Cérès n°42k), case ?
- 4ème état, vert-jaune (Y&T n°42B, Cérès n°43p), case ?, GC2145 Lyon (68)
Comment différencier ces états? Comme Gabin dans quai des brumes , plongeons nous dans les yeux de Cérès pour obtenir notre réponse :


  1. état 1 : outre la qualité d'impression généralement fine, l'ombre sous les yeux est formé de traits assez fins,
  2. état 2 : les traits sont plus épais et forment même des lignes continues
  3. états 3 et 4 : l'ombre est formée de traits et de points fins. Le 4ème état se différencie par le renforcement du cadre extérieur du burelage.



mercredi 6 juillet 2011

The Bordeaux Issue de Ruth et Gardner Brown


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Ce magnifique livre que j'avais trouvé sur la toile est encore proposé à la vente sur le site de France and Colonies Philatelic Society au prix de 23 $, port compris (il est proposé beucoup plus cher aux enchères).
C'est sans doute l'ouvrage le plus récent en la matière puisqu'il date de 1981, il est relativement simple à lire, même pour ceux qui n'ont pas suffisamment travaillé leur Anglais à l'école.

lundi 4 juillet 2011

Histoire de France de la période de l'émission provisoire

Quel était le contexte historique ayant conduit à l'émission provisoire ?
Les états Allemands du Nord sont fédérés grâce à l'action de Bismarck et aux succès de la guerre des Duchés en 1864, conduisant à l'annexion du Schleswig et du Holstein, et de la guerre contre l'Empire Autrichien de 1866. L'étape suivant sera de fédérer les états du sud de l'Allemagne et quoi de mieux que de réaliser cet objectif en montrant sa suprématie lors d'une bonne guerre.

Otto Von Bismarck-Schönhausen à Versailles en 1871, BundesArchiv (http://www.bild.bundesarchiv.de/archives/barchpic/search/_1307954420/?search[view]=detail&search[focus]=1)
En France, la situation s'est dégradée pour l'Empereur :  la montée en puissance des revendications sociales, les déceptions des aventures externes au Mexique, l'inertie de l'Empereur face à Bismarck en 1866, le "piège Italien", l'Empire est à bout de souffle. Les élections de 1869 conduisent à l'assemblée 25% d'opposants dont la moitié de républicains, et les "Mameluks" (dans d'autres lieux et à une autre époque, on les aurait appeler les "Faucons") sont obligés de partager le pouvoir avec les libéraux.


Portrait de Napoléon III, par Alexandre Cabanel en 1865 (http://www.napoleon.org/fr/fondation/index.asp)
 C'est en Espagne que comme la guerre Franco-Prussienne. En effet la Reine Isabelle étant chassée du trône, le chef de gouvernement le propose à un prince de la famille du Roi de Prusse Guillaume 1er. Cela se passe le 21 juin 1870 et la machine guerrière s'emballe :
  1. La France est d'abord soutenue par la Reine Victoria et le Tsar Alexandre II : le Prince Leopold de Hohenzollern Sigmaringen renonce au trône,
  2. Le 12 juillet, Guillaume 1er refuse de recevoir l'ambassadeur de France. La dépêche dite de Ems, est modifiée par Bismarck afin qu'elle apparaisse plus sèche et la traduction par les journalistes la rend blasphématoire,
  3. Le 13 juillet, c'est la mobilisation en France et la guerre est déclarée le 19. La France est isolée diplomatiquement car elle apparaît comme l'aggresseur et ses armées sont inférieures en nombre et moins bien équipées.
citations intéressantes :
"Il ne manque pas un bouton de guêtre" : Gal Le Boeuf
"Je nous considère d'avance comme battus" : Napoléon III (correspondance privée)

La défaite de l'Empire est fulgurante :
  • Mac Mahon est défait le 6 août à Froeschwiller, se replit vers Châlons et abandonne l'Alsace,
  • le même jour, défaite à Forbach. Bazaine se replit sur Metz ou il se laisse enfermer malgré sa supériorité numérique,
  • Mac Mahon reçoit l'ordre (de l'Impératrice) de débloquer Metz, mais il est repoussé jusqu'à Sedan, où il est blessé. Le 2 septembre l'Empereur se rend,
  • le 4 septembre l'Empire s'écroule, la Chambre des Députés est envahie et un gouvernement provisoire de la Défense Nationale est nommé.
Une délégation du Gouvernement de la Défense Nationale s’exfiltre à Tours avant que Paris ne soit définitement bloqué. Elle sera suivie par Gambetta le 7 octobre par ballon. Leur mission : organiser la défense dans la zone libre. Trois armées sont reconstituées :
  • L’armée de la Loire a pour objectif de dégager Paris par le sud ; elle doit abandonner Orléans le 11 octobre mais triomphe à Coulmiers le 9 novembre et reprend Orléans. Malheureusement Bazaine capitule à Metz le 27 octobre et permet aux Prussiens de renforcer leur emprise de Paris et le 4 décembre Orléans retombe. L’armée de la Loire se battra en Mayenne et en Sarthe sans réussir à reprendre du terrain.
  • L’armée de l’Est est formée par des bataillons de l’Armée de la Loire. Son objectif est de couper les lignes ennemies par l’est et de délivrer Belfort. Après de durs combats vers Montbéliard, l’armée bat en retraite et ses soldats sont internés en Suisse.
  • L’armée du Nord tiendra les positions du nord du pays, mais sans réussir à couper les arrières des troupes prussiennes.
L’armistice est signé le 28 janvier malgré l’opposition de Gambetta notamment. La politique interne l’aurait emporté. Le 29 Paris capitule. Un armistice est signé stipulant l'élection d'une assemblée. Celle-ci sera constituée le 8 février d'une majorité de conservateurs favorables à la paix. Le 1er mars, la perte de l'Alsace et de la Lorraine sont actée ; le 10 mars l'Assemblée s'installe à Versailles. Le déplacement du Paris populaire au Versailles du Roi Soleil mettait en exergue le fossé entre Républicains citadins et Monarchistes ruraux.


Histoire de l’émission provisoire
Histoire de France
30 sept
M. de Roussy propose la Monnaie de Bordeaux comme fabricant des timbres-postes et suggère un dessin

7 oct

Gambetta rejoint Tours par Ballon
11 oct

Défaite d’Orléans
19 oct
Décision du Ministre des Finances autorisant la fabrication de nouveaux timbres-postes pour alimenter la province libre

21 oct
M. Steenackers ordonne à M. Delebecque, Directeur de la Monnaie de Bordeaux, la fabrication des timbres-postes

22 oct
M. Steenackers statue sur le dessin et corrige l’essai proposé par Augé-Delille

27 oct

Bazine capitule à Metz
31 oct

Flourens envahit l’Hotel de Ville de Paris
6 nov
Début de la fabrication

9 nov

Victoire de Coulmiers
13 nov
1ère date d’utilisation connue du 20 centimes type I et du 10 centimes Report 1

2 déc

Défaite de Loigny
23 déc

Victoire de l’Armée du Nord à Pont-Noyelles
9 janv

Victoire de l’Armée de l’Est à Villersexel
14 janv
1ère utilisation du 20 centimes type III, report 2

18 janv

Défaite de l’Armée de l’Est à Héricourt
19 janv

Défaite de l’Armée du Nord à Saint-Quentin
21 janv

Flourens décrète la Commune sans succès
28 janv

Armistice
29 janv

Reddition de Paris
1 fev

Reddition de l’Armée de l’Est en Suisse
6 fev

Démission de Gambetta
8 fev

Elections
13 fev
Le Commissaire général des Monnaies se plaint de la qualité des timbres-postes

15 fev

Suppression de la solde aux gardes nationaux
17 fev

Thiers : chef du gouvernement
20 fev

Démission de M. Steenackers
26 fev

Les canons sont rassemblés à Montmartre et Belleville
1 mars

Validation des conditions de l’armistice par l’Assemblée
4 mars
Dénonciation du contrat à M. Delebecque

10 mars

L’Assemblée à Versailles
11 mars

Suspension de journaux
14 mars
Arrêt officiel de la fabrication

18 mars

Susbielle et Lecomte échouent à Montmartre
20 mars
Mise sous scellés du matériel

22 mars

Début de l’insurrection de Lyon
26 mars

Elections du Conseil Général de la Commune
2 avr

La Commune prononce la séparation de l’Eglise et de l’Etat
Bataille de Courbevoie
3 avr

Offensive des Communards, Flourens est fusillé
5 avr

La Commune prend le décret des otages
20 avr

Suppression du travail de nuit
26 avr

Les Versaillais à Issy-les-Moulineaux
30 avr

Barricades de la Guillotière à Lyon
6 mai

La Commune ouvre la première école professionnelle
16 mai

Destruction de la colonne Vendôme
21 mai

Entrée des Versaillais, début de la semaine sanglante
12 août
Destruction du matériel