lundi 31 octobre 2011

Comment reconnaître les Cérès ? Episode 1 - les Cérès de 1849

Depuis que j'ai orienté ma collection vers cette émission particulière, j'ai vu sur EBay ou Delcampe des vignettes proposées comme Bordeaux et qui ne l'étaient pas, je pense plus par méconnaissance que par mauvaise intention. J'ai vu également sur des forums de discussions quelques questions à ce sujet.
Les vignettes de Bordeaux peuvent se confondre avec d'autres émissions telles que les Cérès de 1849, les Cérès du Siège, les Cérès des colonies. Je m'intéresse dans ce billet uniquement à la première émission de France. Quels sont les vignettes  de cette émission de 1849 qui peuvent porter à confusion ?
  • 10 centimes bistre,
  • 
    à droite Cérès 2nde République, Y&T n°1b bistre-verdâtre, oblitération grille
    à gauche Cérès réimpression de 1862, Y&T 1f, bistre terne
  • 20 centimes bleu,
    de droite à gauche :
    Cérès 2nde République, Y&T 3, noir sur jaune, oblitération grille
    Cérès 2nde République, non émis, Y&T 8a, bleu foncé
    Cérès réimpression de 1862, Y&T 3f, noir sur chamois,
    Cérès réimpression de 1862, Y&T 8f, bleu
  • 40 centimes orange,
à droite : Cérès 2nde République, Y&T 5a, orange vif, oblitération grille sans fin
à gauche : réimpression de 1862, Y&T 5g, orange

Listons les éléments différenciants évidents :


ombre sous l'oeil, la narine et l'oeil

à gauche un 46B, au centre au 8f, à droite un 44B
Les ombres du Cérès de 1849 sont formées de points, courbes descentes épousant celle de la narine ou contournant l'oeil. Les ombres des Cérès de Bordeaux sont formées de points, de traits voire de lignes rectilignes droites ou remontantes
Le dessin de la narine est en points pour le Cérès typographié de 1849, d'un trait plus grossier pour les Bordeaux.
Les dessins de l'oeil, de la pupille, de la paupière sont plus fins et plus détaillées dans le Cérès d'origine. 
    


    

briquetage, épis et perles

à gauche un 44B, au centre le 8f, à droite le 46B
Le briquetage du Cérès de 1849 est formé de lignes ondulées parsemées de points à intervalles réguliers, le 44 devait être dessiné identiquement mais le rendu fût trop difficile en lithographie. Les autres timbres-postes de la série de Bordeaux ont moins de lignes de briquetage que les précédents, et ce ne sont plus des points mais des tirets qui coupent les briques (66 lignes pour les Cérès de 1849, 54 pour le Bordeaux type I de Dambourgez et 51 pour ceux de Yon).
La couronne d'épi est également moins fine et moins proéminente sur les Bordeaux.
Le nombre de perles est équivalent mais la taille est moindre dans la série provisoire. 






grappe, grecque, croix florale, cheveux et ombres du cou :
les grecques et croix florales de gauches sont issues d'un Cérès 1f et d'un 43B, les grappes d'un 8f et d'un 46B
Le nombre de lacets de la grecque n'est pas le même et les feuilles de la croix sont plus rondes.
Ces dames ne fréquentent pas les mêmes salons de coiffure, les mèches sont très différentes.
La grappe de raisin est moins charnue, comble pour un Bordeaux.
L'ombre du cou est formées de courbes de points épousant le visage de la Cérès de 1849; l'ombre est plus rectiligne pour les Bordeaux.

taille et lettrage


Les légendes sont identiques, mais la régularité du tracé diffère.
en haut le Cérès 8f, au milieu le 44 et en bas le 46B.
Serrane affirme que l'intervalle entre le B et le F est moins important dans le Bordeaux que dans son ancêtre de 1849, cela n'est pas flagrant.

La pièce du mois (octobre 2011) : une enveloppe chargée

Jolie enveloppe multicolore présentant 2 "Bordeaux" différents complétant un affranchissement de Cérès de 1871 :



Commençons par visualiser les timbres-poste :

  1. Un Bordeaux 40 centimes, orange vif (Y&T n°48a), 1er état (l'ombre sous l'oeil est formée de traits), case 15,
  2. Deux Bordeaux 80 centimes, rose (Y&T n° 49), je pense que ce sont les cases 2 et 7, je suis par contre incapable de déterminer de quel état il s'agit,
  3. Deux exemplaires du 1er état du Cérès de 1871 (Y&T n°60A).

jolie combinaison de couleurs vives, mais les timbres-postes sont en médiocre état.

A partir du 1er juin 1870, le coût de la charge est payée en timbres postaux et au 1er septembre 1871, le taux est de 20 centimes par tranche de 100 Francs auquel on ajoute la taxe de la charge qui est de 50 centimes soit un total de 2,10 F pour la valeur déclarée. Est ajoutée la valeur normale d'affranchissement qui est de 40 centimes pour une lettre entre 10 et 20 grammes (2ème échelon entre 2 villes) ce qui donne un affranchissement total de 2,50 F.
Le verso porte 5 cachets de cire présentant une empreinte carré et des inscriptions malheureusement indéchiffrables.


Visualisons maintenant les timbres :

  1. le timbre oblitérant utilisé est le classique losange de points avec des grands chiffres GC932 de Châteaulin, Finistère (28)
  2. le timbre au recto ressemble à un type 17, double cercle dont l'indication de levée et l'année ne sont plus visibles, daté du 8 septembre,
  3. au verso on peut voir :
    1. un timbre ambulant du type 1 de nuit, double cercle avec indication du trajet de Quimper à Nantes daté du 9 septembre,
    2. un timbre ambulant du type 1 de nuit, double cercle avec indication du trajet de Nantes à Paris, daté du 9 septembre,
    3. un timbre ambulant du type 1 de jour, cercle extérieur et dateur hexagonal, de Paris à ?, daté du 10 septembre,
    4. un timbre du type 17, double cercle, dont la date n'est plus visible, de Toulon-sur-Mer dans le Var (78).

4


La lettre était recommandée ; de ce fait, on y voit :

  1. la griffe "chargée" accompagnée de la valeur déclarée de 725 francs,
  2. un timbre au verso présentant :
    1. le code indicatif du représenté par le chiffre du bureau 932,
    2. le poids de la lettre,
    3. les indications des cachets de cire : 5 cachets de couleur orange, l'empreinte est indéchiffrable


dimanche 30 octobre 2011

La pièce du mois (septembre 2011) : une lettre pour Paris

voici une lettre (LAC) de correspondance privée, de Nantes à Paris de février 1871 :


S'agit il de la rue Sainte Apolline ?


L'affranchissement est composé d'un timbre-poste de Bordeaux 20 centimes, type III, report 1, bleu-pâle, Y&T 46Aa (l'emplacement probable dans le bloc-report est la case 5, je ne mettrai pas ma main à couper).
Oblitération :
  • au recto : cachet à date type 17 de Nantes (42) du 11 février 1871 (6ème levée), losange GC 2602
  • au verso : cachet à date type 17 de Paris du 15 février 1871 (4ème levée)
Le contexte historique est intéressant ; en effet la lettre provient d'un département non occupé pendant le conflit, elle est postée après la capitulation de Paris et avant les prémices de la Commune (voir note historique).


C'est encore une période de blocus postal :

  • Une convention du 28 janvier et un avis (ou une circulaire) du 31 janvier n'autorise le passage que des lettres non cachetées transitant par Versailles,
  • Le transit par Versailles sera supprimé le 14 février.
Je ne sais pas si les lettres transitant par Versailles ont reçu un marquage particulier, aussi ne puis je dire si cette lettre y est passé ouverte ou si elle y a attendu le 14 pour être enfin acheminée sur la capitale.

lundi 3 octobre 2011

la Maison Augé-Delile

Je n'ai que très peu d'informations sur cet imprimeur-lithographe ; elle est évidemment nommée par tous les auteurs spécialisés de cette série. Voici les seules informations que j'ai pu glaner.


AUGÉ-DELILE fils et Cie., imprimeur en lettres et lithographe, 14 cours du Chapeau-Rouge,
Successeur : MARQUET et FAYET


L'imprimerie était à l'époque très encadrée. Le système des brevets institué sous le 1er Empire et modifié sous la Restauration, n'est supprimé que le 10 septembre 1870. On trouve un  Monsieur AUGÉ (André, Némorin), breveté taille-doucier, lithographe :
AUGÉ (André, Némorin).
Naissance : 1er juin 1829. Lieu : Saintes (Charente-Maritime).
Ancienne profession : graveur.
Domicile : fossés du Chapeau-Rouge, 42 (en 1860).
taille-doucier : date du brevet : 5 mars 1860, n° 307.
lithographe : date du brevet : 9 mai 1864, n° 4087.


On peut effectivement supposer au vu de la proximité des lieux et du métier qu'il s'agit de la même personne, ou du moins d'un des 2 associés.
La Maison Augé-Delile a en outre imprimé les billets de la Chambre de Commerce de Bordeaux fin 1870.


je n'ai trouvé aucun livre, aucun autre élément imprimé.